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Edito 28/07/2019 : Eloge de la pensée divergente

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J’avais lu il y a plusieurs années l’“Eloge de la folie” d’Erasme et j’en avais conservé comme point principal de réflexion le fait que les personnes qui ont des idées originales sont susceptibles d’être taxées de folles par leurs contemporains. Ce n’est pas forcément l’idée forte que retient Wikipédia de cet ouvrage (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89loge_de_la_Folie ). Peu importe. En tout cas, je m’y étais assez bien retrouvé. En effet, j’aimerais faire ici l’éloge de ce que je qualifierai plutôt de “pensée divergente”. Deux mots à associer. Car si l’on fait l’effort de penser, autant essayer d’élaborer des pensées que d’autres n’ont pas déjà eu, du moins sans le savoir. Sinon, il s’agit de mimétisme. De panurgisme. De conformisme. De simple mémorisation. De “non-pensée”. De pensée prête à l’emploi. Le politiquement correct en est un exemple. Alors, c’est assez confortable car nous sommes des êtres sociaux, et la divergence de l’avis commun met dans les autres dans l’inconfort. On ne peut pas non plus inventer en permanence des pensées originales. On ne peut donc pas être divergent en permanence.

Par contre, j’écris que les deux mots “pensée divergente” sont associés pour être intéressants, car certains pourraient tomber dans le travers de la divergence…sans pensée. Les critiques négatives, les insultes, les insinuations, l’utilisation de mots-fourre-tout (fascisme, sexisme, racisme, etc.) ne sont pas de la pensée divergente. Les réseaux sociaux, blogs et forums, offrent des espaces d’expression à de nombreuses personnes qui finalement expriment une opposition sans argumentation. Sans pensée. Des imprécations, des anathèmes, des qualificatifs péjoratifs ou incantatoires envers d’autres personnes ou des faits sociaux, visant à soulever des émotions, mais sans arguments. Sans pensée. Dans des vidéos sur Internet ou sur les grandes chaînes, certains sont interviewés avec un débit de parole qui font la preuve d’un discours répété, radoté, quasi endoctriné. D’autres utilisent des enfilades de mots, des logorrhées telles qu’au bout de peu de temps l’auditeur doit potentiellement se dire : ah oui mais finalement, si je résume, qu’a-t’il dit ? Quelle est la synthèse de son argumentation ? Où est la pensée ? Et finalement peu de chose à retenir.

Didier Ramage : Twitter @didierramage

Vice-Président IESF Normandie

IESF Normandie : Twitter @iesfnormandie


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